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L’histoire du Triadou (2/5)

samedi 26 janvier 2008, par Euzet Jean-Claude

2/ Un prieuré qui a longtemps joué un rôle central dans une histoire millénaire.

L’histoire du Triadou est celle d’un petit village qui vit entre deux géants, le Pic Saint Loup avec son symbole qui le domine, le château de Montferrand d’un côté, la grande ville - Montpellier - qui progressivement absorbe la garrigue, de l’autre. Petit village certes, mais dont l’histoire a traversé le millénaire avec ses maisons groupées d’abord autour de ce prieuré. On connaît les noms de quelques uns des prieurs du Triadou. Le premier dont on soit sûr est Antoine DURAND. Il est en fonction vers 1410, à la fois prêtre à Saint-Mathieu-de-Tréviers et prieur de Cassagnas quand l’évêque de Maguelone, Pierre ADHEMAR, lui afferme les revenus de la val de Montferrand. Il est prieur jusqu’au 16 septembre 1425 et est ensuite remplacé par Bringuier (Béranger) MARRE. Selon certaines sources, le successeur serait ensuite Etienne PLANQUE pour lequel Bringuier MARRE aurait démissionné en 1483 mais l’évêque ayant refusé cette démission, il semble bien que Bringuier MARRE soit resté à son poste jusqu’à sa mort, en 1488. Le 9 janvier 1490, Etienne PLANQUE est titulaire du bail du "vestiaire" de Maguelone. Toujours dans cette fin du 15ème siècle, il y a encore Guillaume LAGLEYZE (écrit parfois de L’EGLIZE, au 18ème siècle), à partir de 1499. En 1518, Pierre BERTIN est prêtre au Triadou, alors qu’en 1521, Pierre EUZET est connu à la fois comme prêtre de Saint Sébastien de Cassagnas et membre du collège Saint Sauveur de Montpellier, cependant que le 8 octobre 1568 c’est un autre Pierre EUZET qui est mis en possession de la chapelle. Entre les deux, on sait qu’était prieur un noble appelé Guillaume de ANDREA qui, le 4 octobre 1549, arrentait le revenu et la dîme du prieuré.

Au 17ème siècle, une reconnaissance féodale de 1615 indique comme témoin, le curé du Triadou, un certain Etienne CARR.... (CARRIÈRE ?) mais le parchemin est taché et ne permet pas de lire la fin de son nom. L’année suivante, le 3 mars 1616, une autre reconnaissance féodale signale que Antoine POMET (écrit aussi POUMET) est prêtre et curé du Triadou. On sait ensuite que Jacques BOUGETTE est le prieur avant le 13 mars 1626, date à laquelle il est remplacé par François CAUSSEL (Jacques BOUGETTE étant démissionnaire).

La collation pour François CAUSSEL
au
prieuré de Saint Sébastien de Cassagnas
"alias le Triadour" (13.03.1626)

Selon le dossier des censives du Triadou, le prieur du Triadou est un dénommé HOUY, à partir du 2 novembre 1664. Cependant, c’est Affrique JUGLA qui signe le registre paroissial, au moins dès juin 1665. En en-tête du registre, il écrit : "Fait par moi Affrique JUGLA, prêtre et curé du Triadou" mais il ne se donne jamais le titre de prieur dans le registre. Par contre, son successeur, Jean Louis PALHASSY, commence par faire suivre son nom de "prêtre et curé" (de sa nomination, le 25 juin 1672 au 28 mars 1673), puis de "prieur" (du 11.07.1674 à 1692). Après lui, on trouve Antoine SALLES, à compter du 15 novembre 1698.

Au 18ème siècle, un litige s’est élevé entre l’évêque de Montpellier qui a nommé François DELPON en 1725, alors que le chapitre cathédral a désigné MASSEBIEAU pour cette charge. Il a fallu attendre le 17 février 1727 pour que le premier puisse prendre officiellement possession de la chapelle. Jean POUDEROUS qui signe tantôt "prieur curé", tantôt simplement "prieur" est déjà en place le 25 janvier 1739. Dans un mémoire non daté, il note : "il y a dans l’eglise du Triadou une chapele dont Mr DELPONT est chapelain. Le revenu est de quatre livres dix sols ; il faut dire une messe par mois selon qu’il m’a été dit" et, dans une autre note du même prieur : "Il y a une chapele dont le revenu est de quatre livres dix sols. Mr DELPONT pretre de ce dioceze en est chapelain. Il y a neuf messes a dire.". Le dernier acte du prieur POUDEROUS est du 4 mai 1755. Il meurt le 13 décembre 1756 et est enterré le lendemain dans l’église (ce qui semble être la règle pour tous les prieurs). Il y a ensuite quelques actes d’un prieur appelé DUFOURC, en 1757, assisté d’un clerc, Antoine BAYLE. Joseph CLAPAREDE lui succède, au moins à partir du 8 octobre 1758. Son dernier acte dans le registre paroissial, en tant que prieur, est du 3 novembre 1763. Il meurt le 13 mai 1764 et est lui-aussi enterré dans l’église, le lendemain. Jean ANDRÉ est prieur en 1765 (actes du 20 janvier au 29 septembre) puis il meurt le 9 octobre 1766 et est enterré le lendemain dans l’église. François Honoré CHALIER a dû être son successeur, puisque c’est avec le titre de prieur qu’il est enterré dans l’église le 28 janvier 1767 mais le registre paroissial ne comporte aucun acte signé par lui. Le dernier prieur est un nommé Fulcrand BELLEVILLE. Son premier acte est du 11 février 1768 et il est encore en fonction le 28 juillet 1791. A noter, cependant, qu’en février et mars 1785, un "curé et prêtre commis", CARCASSONNE, avait signé quelques actes mais il s’agissait probablement d’un remplacement temporaire comme on avait pu en voir dans le passé. A la suite de cette énumération, il faut se poser la question de savoir si le prieur et le curé du Triadou (voire le chapelain) ont toujours été une seule et même personne. C’est certain plus on va vers 1789 mais les mentions dans les actes sont insuffisantes pour conclure d’une manière définitive quant aux périodes plus anciennes.

Fulcrand BELLEVILLE est "Officier municipal" dans la nouvelle municipalité du 22 février 1790, tout en restant "prêtre et prieur". Des membres de cette première municipalité de la Révolution, il est le seul à ne pas prêter le serment devant la commune "de maintenir de tout leur pouvoir la constitution du Royaume, d’être fidèles à la nation, à la loi et au Roi et de remplir leurs fonctions avec zèle et courage". C’est lui qui est en place quand on fait, le 17 avril 1790, le classement des biens privilégiés. Le 28 juillet 1791, le Conseil général de la commune du Triadou indique que le prieur BELLEVILLE "a présenté aux administrateurs du district de Montpellier une requête en modération de la cotisation et imposition de son prieuré cure pour les six derniers mois de 1789 et 1790, lesquels administrateurs ont renvoyé ladite requête à la municipalité pour donner son avis motivé." L’assemblée répond "qu’elle approuve les distractions faites par M. le prieur sur le produit de son bénéfice" (moins une voix).
Un document du 5 juillet 1790 répertorie les biens privilégiés au Triadou (le prieur, l’évêque de Montpellier, le chapitre cathédral Saint Pierre de Montpellier et Jean EUZET). En ce qui concerne le prieur, voici en cinq photos quelle était sa situation :

Le Prieur
Le Prieur
Le Prieur
Le Prieur
Le Prieur

Le litige du 18ème siècle entre l’évêque de Montpellier et son chapitre cathédral permet d’avancer dans la connaissance. La question était simple. Qui des deux avait le droit de faire la collation du prieur du Triadou ? (c’est-à-dire, ici, l’action de conférer, d’accorder le titre de prieur et le bénéfice ecclésiastique correspondant) L’évêque ou le chapitre ?

Le premier argument du chapitre était que lors de la prise de possession de la chapelle par Bringuier MARRE, le 23 septembre 1425, la lettre de nomination avait été donnée par le vicaire du prieur de Saint Firmin, de Montpellier (étant entendu que Saint Firmin dépendait du chapitre) et que sa démission en faveur de PLANQUE (il est écrit PLANCHE dans le mémoire de l’évêché), le 27 décembre 1483, était "entre les mains de l’évêque de Maguelone du consentement du prieur de Saint Firmin auquel la collation du prieuré du Triadou appartient en cas de vacances". De même, il y avait eu la collation de de L’EGLIZE par Secondinus SERRATIS, prieur de Saint Firmin, en 1499. A cet argument, le chapitre ajoutait qu’ISARN, évêque de Maguelone, avait, dans une transaction de 1488, écrit dans une ordonnance que la collation du Triadou (ainsi que celles d’autres bénéfices) appartenait au prieur de Saint Firmin. De même, le chapitre rappelait que par la bulle de sécularisation du chapitre Saint Pierre, le pape PAUL III, en 1536, avait indiqué les cinq bénéfices (de prieurés-cures) qui étaient issus de la manse épiscopale. A contrario, tous les autres bénéfices (et donc le Triadou) étaient conférés par le chapitre. En plus, le chapitre ajoutait que dans un extrait d’un registre contenant un abrégé des transactions et actes trouvés dans les archives du prieuré Saint Firmin, il était dit que la collation du prieuré du Triadou appartenait au prieur de Saint Firmin. Cet ensemble d’arguments est impressionnant et pourtant le chapitre n’est pas remonté assez haut dans le temps.

En effet, en 1187, le pape Urbain III avait confirmé que le prieuré du Triadou était une possession du chapitre cathédral Saint Pierre de Montpellier. En 1247, c’est un autre pape, Clément IV, qui avait ratifié l’union du prieuré à celui de Saint Firmin de Montpellier. C’est donc à partir de cette époque que le prieuré-cure du Triadou, ou plus exactement de Saint Sébastien de Cassagnas, a été desservi par un vicaire perpétuel qui devait jouer à la fois les rôles de prieur et de curé. Enfin, dans la liste des églises dépendant du chapitre, en 1331 (synode diocésain de la Saint Luc), on voit qu’il y avait bien le prieur du Triadou : "Prior de Cassanhanicis". Ainsi, la bulle du pape Paul III qui avait réorganisé le chapitre, n’avait fait que confirmer, pour le Triadou, le fait que le chapitre était le "curé primitif" de la plupart des prieurés-cures du diocèse, le Triadou n’étant pas dans la liste de ceux qui restaient sous la responsabilité directe de l’évêque. Dès lors, on peut se demander pourquoi le chapitre n’a pas utilisé totalement ces sources indiscutables.

C’est peut-être aussi pourquoi le chapitre a perdu son procès face aux arguments contraires de l’évêque de Montpellier, puisque c’est le candidat de l’évêque, François DELPON, qui est finalement devenu prieur, en 1727.

En effet, l’évêque a estimé que les titres avancés par le chapitre n’étaient pas suffisants. Le prieuré du Triadou étant dans son diocèse lui appartenait de droit commun, ce que ses titres prouvaient depuis cent ans. Surtout, selon le droit canon, pour emporter la décision, il était nécessaire de rapporter soit trois collations consécutives suivies d’une possession de quarante ans, soit un titre par lequel la fondation du bénéfice en donnait la collation à un particulier. Or, le chapitre ne répondait pas à ces conditions. En dehors de la collation de 1499, le chapitre ne parlait que par "énonciation" d’un consentement prétendument donné par le prieur de Saint Firmin, les sources citées étant seulement des minutes notariales. Ainsi aurait-il fallu rapporter la collation de 1425. Quant à la démission de 1483, elle ne fut pas acceptée par l’évêque de l’époque et Bringuier MARRE resta possesseur du prieuré. De plus, les extraits du registre de Saint Firmin, les "abrégés de transactions", ne faisaient pas foi en justice, d’autant que le chapitre n’indiquait pas de quel acte ces abrégés avaient été tirés, ni le temps auquel il avait été fait, ni le lieu où il avait été passé, ni le notaire en cause. Restait la bulle de Paul III. Outre que le chapitre ne la rapportait pas en forme probante, ce qui prouvait que ce prieuré était du nombre des bénéfices dont la collation dépendait originairement de la manse épiscopale, c’est que depuis cette bulle, le chapitre n’avait jamais conféré ledit prieuré.

A retenir à part la critique par l’évêque de l’argument du chapitre à propos de l’ordonnance d’ISARN. Il est alors estimé que cette ordonnance est qualifiée mal à propos de "transaction" et qu’elle n’est pas rapportée en forme probante et, qu’en fait, elle est tirée du chanoine GARIEL. Indépendamment du fait qu’une ordonnance ne lie pas les successeurs, il est souligné que "suivant toute apparence cet auteur a forgé cette pièce à plaisir", bref que c’est un faux. Cette critique sur la fraude est à retenir car le même problème surgira à propos du procès sur les censives du Triadou entre le chapitre et les EUZET. Quoiqu’il en soit, on se rend compte que le chapitre devait avoir subi beaucoup de pertes dans ses archives, suite aux guerres civiles. Aucune référence pour le 14ème siècle et inaccessibilité pour les sources encore existantes des 12ème et 13ème siècles. On retrouvera un problème du même ordre avec les familles dominantes du Triadou dans ces époques, les AGULHON, les TRIADOU, les EUZET, les (de) BERTIN et les (de) LATOUR.

Deux années-repères : 1471 et 1482

Si l’on parle tantôt d’église paroissiale, tantôt d’une chapelle et tantôt d’un prieuré, c’est parce que le prieuré, qui servait d’église paroissiale, comprenait en son sein une chapelle. On le sait parce que le prieur Bringuier MARRE décida, dans son testament du 28 juillet 1471, de donner 50 écus d’or à la chapelle Notre Dame, fondée dans l’église paroissiale de Saint Sébastien de Cassagnas. Par contrat notarial, il "bailla en dépôt les susdits 50 écus d’or à Jean EUZET du Triadou", à charge pour celui-ci d’entretenir ladite chapelle, de faire dire une messe chaque semaine de l’année, de rendre et restituer ce dépôt ou, après le décès du prieur, d’acheter un "fonds assuré" ou bien encore "à le mettre en juste et légitime lieu à l’utilité et commodité de la chapellenie". Bringuier MARRE fit un codicille à son testament, le 10 octobre 1482, en réduisant à 40 écus d’or son don à cette chapellenie, puis il mourut "en cette volonté".

Ces dispositions testamentaires trouvèrent une issue contentieuse deux cents ans plus tard, à partir du 6 mars 1683. Les prieurs Jean Louis PALHASSY puis François DELPON poursuivirent en justice les EUZET du Triadou pour n’avoir pas rempli leurs obligations. Ceux-ci furent condamnés par le Sénéchal de Montpellier en première instance et la condamnation fut rendue définitive par le Parlement de Toulouse, dans un arrêt du 6 juillet 1688. Un compromis fut ensuite trouvé mais il fallut encore attendre la nomination du prieur CLAPAREDE, le 5 décembre 1760 pour que l’affaire soit définitivement close, grâce à Jean Jacques EUZET, héritier de ses prédécesseurs du 15ème siècle, au Triadou (9 générations plus tard !).

A ce litige s’en ajoutait un autre entre le prieur et les EUZET de cette paroisse, litige concernant la confrérie Saint Sébastien du Triadou. Celle-ci existait "depuis des temps immémoriaux". Dans le mémoire de l’évêché du 18ème siècle, il est dit aussi que "cette confrérie est si ancienne qu’on n’en trouve pas l’institution". On a déjà noté les destructions dues aux "guerres civiles", c’est-à-dire la guerre de cent ans. Le même texte donne des précisions sur la maison de cette confrérie, située près de l’église (le prieuré) : "le plan qui en a été tiré nous la représente comme une maison très commode où il y avait plusieurs membres et où les prévôts s’assemblaient pour y tenir leurs délibérations et y faire leurs nominations". A la suite des destructions dues à la guerre, le prévôt de la confrérie, en 1482, bailla par acte public à Pierre et Mathieu EUZET du Triadou la maison et les terres de la confrérie, avec clause expresse que lesdits EUZET "les entretiendraient, les répareraient, les dirigeraient en fort bon état et lesdits EUZET s’en chargèrent à ses conditions et promirent de payer et acquitter toutes sortes de charges".

Les souvenirs de la confrérie dans le cadastre

Or, selon le prieur, les héritiers lointains de ces EUZET ne tinrent pas leur promesse puisqu’en 1674, ils démolirent une partie de la maison et achevèrent même de la détruire en 1682. Il est aussi précisé que ces biens furent partagés avec les AZEMAR du Triadou : "M. AUZEMAR, dont Madame de VESSIERE jouit les biens voulut avoir part au gâteau. Ils se partagèrent les tristes restes de ces terres et de cette maison que la piété de leurs ancêtres avaient érigée. Ils plantèrent des bornes et quelques précautions qu’ils aient prises pour effacer le souvenir de cette sainte institution, le vieux compoix de cette paroisse dit en termes formels que M. AUZEMAR en tient la moitié et l’on voit encore, dans un local que Mme de VESSIERE prétend lui appartenir et qui est complanté de quelques chênes verts, les débris et une partie des fondements de cet édifice". Or, la confrérie de Saint Sébastien avait été abolie. Aussi, le prieur HOUY demanda à l’évêque, qui était venu pour une visite, d’unir les biens et terres de la confrérie à l’église du Triadou, pour subvenir aux réparations et à l’entretien du prieuré. L’évêque le lui accorda par une ordonnance du 9 décembre 1666 et lui permit de poursuivre en justice "les injustes détenteurs de ces biens et de ces terres". Au passage, on se rend compte qu’en 1666, Affrique JUGLA était le curé du Triadou, ce qui semble donc confirmer que, dans ce cas, le curé et le prieur étaient bien deux personnes différentes. Comme pour l’application du testament de Bringuier MARRE, il fallut en arriver au Parlement de Toulouse qui, par arrêt du 7 août 1686, condamna les EUZET et AZEMAR au "délaissement desdites terres". Là encore, cette affaire se termina par une transaction passée devant notaire, le 22 juin 1689, pour constater ce délaissement par Marguerite GELY, veuve de Jacques EUZET et Jean EUZET, leur fils, sous réserve de conserver "13 dextres du grand champ de la confrérie et la moitié du sol de ladite maison qui resteront audit EUZET et que l’estimation en sera faite par experts pris amicalement". Cette expertise a été faite le 12 mai 1691. Les experts furent Jean PERTRACH (d’Assas, rentier de Montelet) et Bertrand MONTELS (de Saint-Jean-de-Cuculles) qui estimèrent la valeur à 21 livres 10 sols. Le réglement eut lieu, finalement, entre Jean Jacques EUZET et le prieur Joseph CLAPAREDE, comme pour l’affaire du testament. Décidément, ces deux-là étaient des hommes de consensus !

La confrérie est à nouveau active en 1685 quand l’évêque vient en visite au Triadou, le 28 janvier. Le prieur, Jean Louis PALHASSY est nommé prévôt par l’évêque. Elle existe encore en 1723, les actes de la confrérie ayant été conservés pour cette période. Entre 1685 et 1723, on y trouve comme prévôt, neuf fois un EUZET, neuf fois un PLA(I)GN(I)OL et sept fois un A(U) ZEMAR, plus les prieurs PALHASSY et SALLES. Les dames ou demoiselles de ces mêmes familles ont pour fonction de tenir l’autel propre. A chaque changement de prévôt, il est précisé que la confrérie n’a pas de revenus.

Si les deux derniers litiges suggèrent la position dominante de la famille EUZET, position dominante qui pouvait parfois entraîner des abus comme on vient de le voir, le premier procès montre aussi les puissances concurrentes de l’évêque et de son chapitre cathédral. Cependant, avant d’en apprendre plus sur le jeu de ces forces entre les "seigneurs primitifs" et les "seigneurs directes", il est proposé de continuer à tracer le cadre paroissial et communal en tentant une approche de la population du Triadou, à une époque où l’on commence à avoir plus de documents : les 17ème et 18ème siècles.

3/ Les habitants du Triadou sous l’Ancien Régime.

(à suivre)

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