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lundi 21 février 2005, par
Voici quelques informations sur le projet de source de Cent-Fonts au Causse-de-la-Selle en provenance des publications officielles du Conseil Général de l’Hérault.
1996
L’importance de la ressource karstique des Cent-Fonts est officialisée par l’agence de l’eau Rhône-Méditerrannée-Corse. Alimentée par les pluies et les infiltrations naturelles de la rivière la Buèges, cette ressource dispose d’une réserve importante.
1997
Les hydrogéologues en mesurent les caractéristiques afin de déterminer le volume qui pourrait y être pompé. Ils ont analysé la façon dont les réserves se reconstituent pendant la saison sèche.
2002-2004
Les différentes autorisations réglementaires sont obtenues.
Pour la réalisation des essais de pompage un dossier d’autorisation temporaire (établi conformément au décret du 29 mars 1993) a été déposé en octobre 2004 à la Ddaf. Un protocole des essais est établi par le Brgm en liaison étroite avec le maître d’œuvre de l’opération Antea et les services de l’Etat.
Le SAGE Hérault reste le lieu privilégié pour prévenir les conflits d’usage.
2004
Une micro caméra et un sonar permettent d’ajuster le lieu de forage. La piste d’accès au site est réalisée.
2005
Le projet intègre la création d’une ligne électrique enterrée sous la piste d’accès.Les Cent-Fonts : chronique d’un espoir avantages de cette solution sont multiples par rapport à des groupes électrogènes : meilleure intégration au site sans nuisance sonore ni rejets dans l’atmosphère, pas d’allées et venues fréquentes de camions chargés d’hydrocarbures pour alimenter les groupes.
Février 2005
Piste damée, abords nettoyés, la garrigue va reprendre ses pleins droits grâce à la technique d’« hydroseeding », procédé de projection en une seule opération de graines, engrais et fixateur mélangés à l’eau sur la surface à végétaliser.
Au printemps les premières pousses seront visibles.
La foreuse installée va à présent descendre à 120 mètres de profondeur pour atteindre le point le plus bas de la galerie noyée de cette grotte.
Été 2005
Les essais de pompage se dérouleront sur une durée de trois mois. Ils permettront de définir les conditions précises de mobilisation de cette ressource en eau.
Automne 2005
2e phase d’hydroseeding et plantation d’arbres et d’arbustes d’essences locales.
2006...
Dans les années qui viennent, une maîtrise d’ouvrage publique en vue de l’exploitation pourra se constituer. Une enquête d’utilité publique permettra alors aux citoyens de donner leur avis sur ce projet. Dans le meilleur des cas, ce n’est pas avant 2010 que les Héraultais boiront l’eau des Cent-Fonts.
Un arrêté de biotope protégeant l’aigle de Bonelli existe à proximité de la zone.
Bien que le site ne soit pas directement touché, le Département a demandé à l’association Grive, spécialiste des rapaces, de suivre les aigles de Bonelli en 2000-2001 lors des travaux de cartographie, et plus particulièrement en période de nidification. Ce suivi sera prolongé en 2005.
Les espèces cavernicoles
L’inventaire Znieff, Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, des Cent-Fonts mentionne la présence d’espèces cavernicoles aquatiques parfaitement identifiées.
Les études réalisées par le laboratoire du CNRS de Moulis en Ariège sur la microfaune aquatique dans les aquifères karstiques ont montré qu’il peut y avoir des impacts temporaires lors de pompages importants mais que la pérennité de cette faune n’est pas menacée sur l’ensemble du système. Un suivi de ces espèces sera réalisé avant, pendant, et après le pompage. Leur présence sur le site est une réalité qui sera intégrée dans les contraintes des études.
Hydrogéologue, chercheur au CNRS, spécialiste des eaux souterraines dans les calcaires, travaille sur le projet Cent-Fonts. Il a lancé les études sur cet aquifère karstique pour le Bureau de recherches géologiques et minières
Il en ressort des caractéristiques remarquables : un débit de 1,1 m3/s ; une réserve d’eau exploitable de 9 millions de m3 ; un bassin d’alimentation à l’abri des pollutions : pas d’activité agricole ou industrielle intense, peu de trafic routier...
À la question d’un possible assèchement du fleuve ou la diminution de son débit engendré par le pompage, il répond : « La ressource s’écoule, mais la réserve, elle, est stockée, elle est l’épargne de la rivière. Pour les Cent-Fonts, en période estivale, on puisera dans la réserve, mais celle-ci sera reconstituée naturellement au moment des crues. De plus, la loi sur l’eau de 1992 oblige à compenser les prélèvements faits en basses eaux par un apport, par exemple à partir du pompage. Le fleuve Hérault ne court donc aucun risque, ni la source d’ailleurs. Des forages d’observation permettront de suivre l’influence des pompages sur la source, le fleuve et la Buèges.”
À propos d’autres solutions pour diversifier la ressource en eau, il précise : « ... l’ eau de l’Hérault ou du Rhône, exigerait des protections et des traitements très coûteux. Je travaille aussi sur les résurgences d’eau douce en pleine mer. Mais contrôler la qualité de cette eau, maîtriser le fonctionnement du système peut prendre dix, voire vingt ans... Et peut-être ne jamais aboutir ! »
De son point de vue d’expert, « Il n’y a aujourd’hui dans l’Hérault pas d’alternative au projet des Cent-Fonts. »
Source et informations complémentaires : le supplément février 2005 du Magazine de l’Hérault. A lire en ligne plus-bas
ou à télécharger :
Plus d’information : le site du Conseil Général
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