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Mortiès-Nord (1/4) : Introduction

vendredi 25 novembre 2005, par Genty Pierre-Yves

Mortiès Nord : une petite ferme médiévale complète de la seigneurie de Montferrand (Saint-Jean-de-Cuculles)

Cet ensemble de ruines est visible de loin au milieu de la pente rocheuse et boisée du flanc sud de la montagne du Pic Saint-Loup. Il se trouve à 300 m au nord et en contre-haut du mas de Mortiès. Nous l’avons intégré dans les travaux de notre campagne annuelle de prospections de 1994 [1] en pensant qu’il pouvait être relativement ancien, contrairement aux apparences, et, peut-être lié de près ou de loin au pouvoir féodal du château de Montferrand qui en est peu éloigné.

Le lieu d’implantation est aujourd’hui extrêmement sauvage et recouvert d’un bois touffu de chênes verts ; il se trouve au milieu d’une pente en fort dénivelé, de l’ordre de 50 m pour 100 m, et ceci dans un cadre comportant des affleurements et escarpements rocheux où il est difficile d’aménager des surfaces planes [2]. C’est curieusement ce terrain inhospitalier, tant sur le plan des possibilités d’installation d’un habitat que sur celui des possibilités de mise en cultures et, encore, sur le plan des conditions de communications, qui a été retenu ici contrairement aux habitudes (fig. 1).

Le chemin, qui monte en biais à flanc de montagne et qui part du mas actuel de Mortiès, passe juste au pied des constructions ; de par sa largeur et sa chaussée en "chemin creux", il semble avoir une relative ancienneté et apparaîtrait bien comme le lien de communication par charrois entre l’établissement reconnu et le bassin de Mortiès qu’on trouve mentionné dans les textes médiévaux au XIIIe siècle.
Ce même chemin avait peut-être une fonction plus importante car il se poursuit vers l’est en direction du château de Montferrand.

Fig. 1 - La ferme dans la pente rocheuse et boisée, au pied sud du massif du Pic St-Loup.

Les ruines sont installées au milieu des bancs rocheux et se répartissent sur environ 60 m de longueur et 15 m de largeur. Elles peuvent être subdivisées en trois ensembles principaux qui sont une zone d’enclos à l’ouest, un habitat au centre et une construction interprétée comme une bergerie détachée vers l’est (fig. 2).

La détermination des fonctions des groupes bâtis peut être proposée sans grande difficulté d’après la nature même des murs que nous classons en 4 types :

  • Des murs très réguliers et liés au mortier de chaux ; leur appareillage à double parement n’a pas de caractère original ; ces murs dessinent des pièces géométriques assez bien conservées jusqu’à deux mètres de hauteur au-dessus des sols internes (corps d’habitation).
  • Des murs plus ou moins réguliers et bâtis sans mortier apparent ; leur appareillage à double parement n’a pas de caractère original ; leur liant fragile a dû disparaître avec l’exposition aux intempéries ; ils délimitent aussi des pièces géométriques mais moins bien conservées (construction de l’est).
  • Des murs de pierre sèche de confection irrégulière intégrant de gros blocs non travaillés. Ils sont épais et enferment des surfaces de contours non géométriques ; ils n’ont aujourd’hui qu’une faible élévation (zone d’enclos ouest).
  • Des murs de terrasses qui n’ont qu’un seul parement et qui sont médiocrement dressés. Ils ont été très fortement dégradés par la pression des terres (répartition disséminée).
    L’ensemble des bâtiments était couvert de toitures de tuiles canal, au moins dans la dernière phase d’utilisation, car on retrouve en abondance des tuiles de ce type au milieu des ruines.

P.-S.

Avec l’aimable autorisation de Pierre-Yves Genty. _ Dactylographie : Sylvie Rouquette.

Cette page est un chapître de l’article "Mortiès Nord : une petite ferme médiévale complète de la seigneurie de Montferrand (Saint-Jean-de-Cuculles)". Sommaire et liens vers autres chapîtres :

Notes

[1Ces campagnes de prospection au sol conduites dans le Montpelliérais depuis 4 ans ont déjà permis de recenser quelques 200 sites archéologiques inédits se rapportant plus particulièrement à la Préhistoire récente, à l’époque romaine et au Moyen Age.

[2Les coordonnées Lambert III calculées sur la carte de l’I.G.N. de 1991 sont obtenues à 50 m près : X-719,540 ; Y- 3164,730 ; Z-265 m.

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