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Les garrigues : un paysage façonné par une longue occupation humaine...

samedi 25 février 2006, par Ibanez Manuel

Dans l’objectif de mieux connaître le territoire des garrigues, nous proposons de présenter les grandes caractéristiques de cet espace. Ce paysage si particulier a été façonné tant par des facteurs naturels que par une longue occupation humaine. La richesse patrimoniale des garrigues vient de la combinaison de ces deux aspects. Voyons ici plus en détail la relation entre le paysage et l’histoire de l’occupation humaine...

Dolmen de Lamalou

Les premières traces d’occupation humaine sur l’espace des garrigues sont très anciennes. L’homme de Néandertal, au mode de vie nomade, se réfugiait dans les grottes durant les glaciations du Paléolithique moyen. Sa présence a notamment été prouvée à la grotte de l’Hortus, sur la commune de Valflaunès, au nord du Pic Saint-Loup.

Mais c’est au néolithique (aux environs de 6000 ans avant J.C.) que des peuples se sédentarisent sur les zones des plateaux. Ils développent l’agriculture et l’élevage du mouton. L’impact de l’homme sur la végétation des garrigues commence à cette période.

A l’époque romaine, le déboisement devient important afin de développer de vastes zones agricoles. Les cultures de la vigne et de l’olivier sont apportées de la méditerranée orientale. Cependant ce phénomène semble plus marqué au niveau des plaines littorales, le long de la fameuse voie romaine : la Via Domitia. Les plateaux et massifs des garrigues restent un peu à l’écart de cette dynamique, servant plutôt de refuge pour quelques tribus celto-ligures.

Plus tard, lors des invasions barbares, une forte diminution de la population, et donc de la pression anthropique sur le milieu, entraîne un retour de la forêt sur les terres agricoles et les pâtures.

Le Moyen-Age est marqué, entre le 11ème et le 13ème siècle, par de grandes opérations de défrichement dirigées par les ordres monastiques des abbayes environnantes. Mais la guerre de cent ans et les grandes épidémies du 14ème et 15ème siècle engendrent un effondrement démographique. En conséquence, une phase de recolonisation de la forêt s’observe à cette époque malgré le développement de nombreuses verreries très consommatrices de bois. Ces dernières ont progressivement un impact de plus en plus important sur le couvert forestier durant la Renaissance.

verrerie à Ferrières-les-V.

Au début du 17ème siècle, les guerres de religion qui enflamment la région et notamment les Cévennes ont pour conséquence l’apparition d’une frontière nette entre Pays huguenot et Pays catholique. Les garrigues languedociennes sont partagées en deux avec à l’est une influence protestante, absente à l’Ouest. Une opposition d’ordre religieux nait entre les villes de Nîmes et de Montpellier. La limite départementale entre le Gard et l’Hérault suit cette frontière historique séparant les villages centrés autour de leur église de ceux dominés par leur temple réformé.

A la fin du 18ème au début du 19ème siècle, l’espace des garrigues connaît une très forte augmentation de population. La forêt disparaît presque entièrement. Les terres les plus ingrates sont dépierrées afin d’être utilisées pour l’agriculture. Les troupeaux de moutons sont très nombreux sur les plateaux et les collines. C’est l’époque de l’épanouissement des genres de vie traditionnels de la garrigue, des savoir-faire des agriculteurs et des éleveurs mais aussi des charbonniers, des bouscatiers (coupeurs de bois), des ramasseurs et distillateurs de plantes aromatiques, des chaufourniers (producteurs de chaux)...

Mais à la fin du 19ème siècle commence l’exode rural qui s’intensifie au début du 20ème siècle. Les garrigues deviennent dans les années 70, une zone de très faible densité humaine.


Cet article est tiré du mémoire :

Ibanez, M., 2005. « Les territoires proches d’une aire urbaine : complexité de la gouvernance territoriale. Etude exploratoire appliquée à l’espace des garrigues du nord de Montpellier. ». Mémoire de Master ADE, Institut de Géoarchitecture, 104 p.

Présentation du mémoire : « quel avenir pour les garrigues du Pic Saint-Loup ? »


Voir aussi :

Significations du mot « garrigue »

Les garrigues : un paysage façonné par des facteurs naturels

Les garrigues : un paysage façonné par une longue occupation humaine

Les garrigues : un territoire en mutation. 1 - une forte croissance démographique

Les garrigues : un territoire en mutation. 2 - une population active qui ne travaille pas sur place

Les garrigues : un territoire en mutation. 3 - de grands bouleversements dans le secteur agricole

Les garrigues : un territoire en mutation. 4 - une dynamique de péri-urbanisation

Les garrigues : un territoire en mutation. 5 - péri-urbanisation : de nouveaux enjeux pour le territoire

Les garrigues : un territoire en mutation. 6 - les garrigues aujourd’hui : un territoire rural ou urbain ?

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