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Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault (6/12)

lundi 25 septembre 2006, par Perrey Luc

Les résultats des travaux du groupe « Institutionnel »

 Analyse des ressources proposées par le groupe de travail

> Le patrimoine original et diversifié, une richesse exceptionnelle mais fragile

Le principal atout du pays qui regroupe plusieurs ressources classées en haut de la hiérarchie :

  • paysages, patrimoine, terroirs originaux et diversifiés,
  • des productions labellisées issues des terroirs,
  • une viticulture de qualité,
  • un cadre de vie attractif,
  • un patrimoine naturel et bâti,
  • une offre touristique authentique, intégrée et maîtrisée
    climat,
  • éléments d’histoire partagés,

Ce sont les paysages, sites reconnus naturels et bâtis, terroirs diversifiés qui sont l’histoire et la mémoire encore vivante de ce territoire. C’est là que se sont construits les savoir et les savoir-faire du pays et d’où sont actuellement issus des produits de qualité. Labels territoriaux et labels de produits sont en effet très liés. Qualité des sites et des patrimoines et qualité des productions inter agissent en se valorisant mutuellement.

Cette synergie est à l’origine d’activités et d’entreprises qui ont des liens privilégiés avec le territoire et sont donc susceptibles plus que d’autres de se développer sur place parce qu’elles transforment des productions locales et profitent de l’authenticité des sites, leur notoriété et le positionnement du territoire (proche des zones urbanisées et des couloirs d’échanges). Dans ce domaine, la viticulture y joue un rôle privilégié dans la mesure où elle a été la première à développer des démarches de qualité et qu’elle y a gagné une renommée qui rejaillit sur le pays et qu’elle structure fortement les paysages.
Cette richesse apporte sa qualité au cadre de vie qui attire les populations, touristes ou résidents.
Les participants du groupe soulignent la fragilité de ces ressources dans lesquelles on puise et la nécessité à la fois de les préserver et de les faire vivre. D’où la nécessité d’une exigence forte en matière d’offre touristique pour qu’elle préserve l’attractivité du territoire, permette des formes de régulation des flux et développe des produits adaptés et un accueil de qualité.

> La jeunesse de la population

La dynamique de la zone agglomérée, la qualité du cadre de vie du pays, les disponibilités foncières (lotissements) et les modes de financement attirent une nouvelle population active (couples avec enfants) qui augmente d’autant la part de la population jeune dans le territoire. Mais l’augmentation du prix de foncier met un bémol sur ce phénomène vécu comme facteur de développement et de dynamisme en freinant l’installation des jeunes aussi bien ceux venant de l’extérieur que des locaux.

> Les atouts d’une économie résidentielle

L’artisanat , le commerce et les petites entreprises constituent le tissu économique local. C’est, pour les participants du groupe, une ressource d’autant plus importante que ce tissu repose sur des compétences et du dynamisme, qu’il est composé d’activités diversifiées (artisanat d’art, de bouche, entreprises touristiques, bâtiment, mais aussi services englobant le multimédia) et qu’il est créateur d’emploi.
Dans cette économie plurielle, un domaine a un poids particulier en terme d’emplois, de compétences et de richesse, il s’agit du secteur sanitaire et social avec un pole santé important à Ganges et des établissements privés et publics (maisons de santé, de retraite, etc.) dans la totalité du territoire.

> Un pays qui se construit autour de l’intercommunalité et la diversité associative

Travailler et agir ensemble avec les deux thèmes de l’importance et la diversité du tissu associatif et l’existence des communautés de communes, que le groupe a classé en 11ème et 12ème position indiquent d’une part l’importance d’un bénévolat et d’une vie sociale locale, porteuse d’engagement, d’initiatives et d’actions, et, d’autre part l’importance de pratiques nouvelles des acteurs publics en matière d’organisation et de gestion territoriales. Le classement encore bas dans la hiérarchie des ressources suggère que ces points forts du pays n’ont pas encore un poids suffisant pour avoir une influence de premier rang, soit par manque de partenariat élargi pour le tissu associatif, soit par une mise en place récente des communautés de communes qui n’a pas encore permis d’aboutir à une vision partagée du pays et d’élaborer des projets structurants communs.

 Analyse des handicaps proposés par le groupe de travail

Les handicaps relevés par le groupe de travail peuvent être regroupés autour de trois thèmes majeurs résumés dans les trois premiers points faibles hiérarchisés comme prioritaires : un tissu économique local qui n’est pas suffisamment efficient pour développer pleinement les ressources du territoire, une pression immobilière et foncière forte qui change l’armature urbaine villageoise existante et déstabilise les activités agricoles aggravée par une insuffisance d’organisation territoriale, et, l’arrivée de nouvelles populations qui modifient profondément la vie locale.

> Un environnement peu favorable au développement

La faiblesse du tissu économique repose à la fois, selon les acteurs, sur l’attraction de l’agglomération pour les entreprises d’envergure et un décalage de performance des entreprises locales par voie de conséquence. La forte tendance du territoire à se spécialiser dans une vocation résidentielle accentue encore ce déséquilibre. A ce constat s’ajoutent des éléments locaux qui sont des freins au développement d’activités : une insuffisance de qualification d’une main d’œuvre locale et un réseau routier insuffisant et dangereux qui pénalise certaines activités en particulier dans le nord du pays.
Le groupe de travail a mis en exergue le manque d’hébergement touristique placé haut dans la hiérarchie dans la mesure où il souligne un maillon faible dans un domaine où le pays bénéficie d’atouts patrimoniaux importants. Il révèle également la marge de manœuvre étroite pour les communes entre préservation, valorisation du patrimoine naturel et bâti, et un développement touristique régulé et de qualité.
Enfin la précarité de l’économie agricole et ses incidences se répercutent à la fois sur les autres activités économiques qui lui sont liées dans les villages et sur les populations, modifiant profondément la composition sociale de ceux-ci.

> Des facteurs qui déséquilibrent le développement du territoire

La pression immobilière et foncière que subit actuellement le territoire a, selon les acteurs, une influence contrastée. Elle est actuellement plus significative dans la partie sud à travers une péri urbanisation qui modifie profondément l’environnement mais elle a des répercutions sur tout le pays. Elle a ainsi pour conséquence des phénomènes de ségrégation sociale, avec pour résultat des populations plus modestes au nord et des difficultés pour des jeunes à se loger dans le pays, en particulier au sud.
Le groupe insiste sur un logement locatif insuffisant du à la montée des prix dans l’ancien et la difficulté de mise en oeuvre d’opérations publiques d’habitat social.
Les acteurs en soulignent, également en cinquième position, les conséquences économiques, principalement dans le domaine agricole, par un manque de disponibilité des terres agricoles qui perturbe fortement l’évolution ou le développement de certaines productions (élevage compris) et freine l’implantation de jeunes agriculteurs et la transmission.

Le deuxième élément qui risque d’accentuer le déséquilibre, est d’ordre plus organisationnel : c’est d’une part l’incohérence des zonages et des procédures nationales et européennes qui complique une gestion territoriale coordonnée à l’échelle du pays, d’autant plus pénalisante que le groupe souligne la fragilité de l’environnement soumis aux pratiques de loisirs en plein développement, et, d’autre part, les découpages administratifs départementaux et une position charnière entre un cordon littoral et un piémont qui font de ce territoire un pays écartelé qui peine à trouver un périmètre pleinement satisfaisant pour tous les acteurs.

> Une vie locale déstabilisée

Des inquiétudes exprimées par le groupe sont suffisamment significatives pour les avoir classées en troisième rang dans la hiérarchie, c’est la difficulté d’intégration du solde migratoire. Le territoire comme le département a connu une croissance démographique régulière exceptionnelle due en partie à un solde naturel positif augmenté d’un apport de nouvelles populations important. Conséquence directe, cette arrivée déstabilise la vie locale et fait craindre une perte d’identité conduisant à une banalisation du territoire. Elle génère des demandes nouvelles auxquelles les services de proximité insuffisants et inadaptés ne peuvent pas répondre.
Parallèlement l’installation de populations travaillant majoritairement dans l’agglomération soulève la crainte d’une évolution du pays vers une mono fonctionnalité résidentielle qui en particulier appauvrirait, selon le groupe, la vie villageoise qui est un des atouts majeurs de sa qualité de vie et qui génèrerait des déséquilibres dans le territoire en repoussant les populations les plus modestes vers le nord et en accentuant les conditions sociales difficiles et leurs incidences sans que des créations d’emploi puissent permettre de leur offrir des conditions de vie satisfaisantes.

P.-S.

Cette page fait partie d’une série de 12 articles intitulés "Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault" :

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