Accueil LOUPIC : le Pic Saint Loup et villages alentour

Accueil > Les Matelles > L’exploitation des bois

L’exploitation des bois

lundi 28 juillet 2003, par Cornillon Bernard

Très boisée, la commune des Matelles était dans le canton celle qui exploitait le plus cette richesse. Dès avant la Révolution, tous les bois étaient privés alors que d’autres communes voisines possédaient de grands bois communaux. Le bois de chauffage, le charbon de bois (charbonille) et l’écorce constituaient l’essentiel des revenus liés aux bois.

Charbonnière
Les taillis de chênes étaient coupés tous les quinze ou vingt ans. Les propriétaires les exploitaient rarement eux-mêmes mais vendaient les coupes sur pied aux exploitants agricoles (= les bouscatiers). Les charbonniers et les bûcherons habitaient sur place dans de petites cabanes, le temps de l’exploitation.

Le bois des parcelles les plus difficiles d’accès aux charrettes était systématiquement transformé en charbon de bois : cela ne faisait plus que le cinquième du poids à transporter. Le bois se consumait dans la charbonnière pendant plusieurs jours.

Outre le bois de chauffage, les bouscatiers vendaient aussi des fagots (les fagottes) aux boulangers de Montpellier qu’ils livraient tous les matins à l’octroi de la pile (maintenant stade Philippidès). L’écorce des bois coupés était réunie en bottes qui permettaient de produire le tan (écorce pulvérisée) utilisée en tannerie.

Mais les bois perdirent progressivement de leur rapport comme l’explique un « vœu » du Conseil municipal en 1913 : « baisse continue du prix de l’écorce pour le tan », « baisse progressive de la vente de bois de chauffage et du charbon de bois, remplacés par l’usage de plus en plus généralisé du gaz de pétrole, du coke et de la houille ». L’exploitation des bois continua encore un temps, retrouvant même un regain pendant la deuxième guerre mondiale avec l’utilisation des gazogènes. Mais ce fut son chant du cygne.

Au début du XXe siècle, les charbonniers étaient souvent des Italiens ou des Espagnols dont certains firent souche dans la commune ; leurs patronymes sont une trace vivante de cette activité disparue.





Cette article est un chapître d’une série d’articles sur l’agriculture aux Matelles. En voici le sommaire complet :

Répondre à cet article

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0