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Exposition "A la conquête du feu" au Musée du Pic Saint-Loup

dimanche 28 février 2010, par Soldermann Delphine

400 000 ans d’histoire de l’allumage du feu

Exposition temporaire

Du 6 mars au 27 juin 2010

Aujourd’hui, allumer un feu est un geste banal grâce au briquet à gaz et aux allumettes. Il est pourtant essentiel pour l’homme depuis les temps préhistoriques. De nombreux procédés ont été imaginés à cette fin. C’est cette longue histoire méconnue que l’exposition met en lumière. Désormais éclairés, vous n’allumerez plus votre barbecue comme avant !

L’exposition « A la conquête du feu ! » aborde toutes les techniques connues de production du feu en évoquant l’aspect historique aussi bien que les aspects technique, scientifique et ethnologique à travers des panneaux explicatifs et des objets de collection. Les briquets et nécessaires à feu anciens côtoient les reconstitutions de l’archéologie expérimentale, utilisées pour mieux comprendre les gestes de nos ancêtres.

 L’homme apprenti depuis 450 000 ans

La maîtrise du feu constitue la plus remarquable des acquisitions qui ont jalonné la très longue évolution de l’humanité. Longtemps après avoir taillé dans la pierre les premiers outils, les hommes ont franchi une étape décisive en domestiquant une énergie naturelle et redoutable, le feu. Outre ses implications sur les techniques et sur le mode alimentaire, on peut estimer que la maîtrise du feu a eu pour l’homme de la Préhistoire des conséquences radicales sur son évolution psychique et sociale.

L’homme a développé, au moins depuis le Paléolithique supérieur, des stratégies pour le produire. De nos jours, la fabrication industrielle des briquets et des allumettes a rendu cette opération banale. Cependant, ces techniques et les objets que nous utilisons sont l’aboutissement d’une longue histoire aujourd’hui oubliée, faite de tâtonnements, d’expériences, d’observations et de découvertes.

Les plus anciens foyers aménagés, véritables preuve de la domestication du feu par l’homme, ont 450 000 ans. C’est à partir de cette date que les hominidés ont été capables de cuire leurs aliments, de s’éclairer, de se chauffer, d’améliorer le travail des matières naturelles. Ce changement de régime alimentaire a lentement modifié le corps humain. Grâce au feu, les hommes ont pu explorer les territoires que le froid leur interdisait, fabriquer des armes de chasse plus efficaces. Les scientifiques pensent même que c’est autour des foyers qu’ont commencés à se tisser les liens sociaux. Pour toutes ces raisons, la maitrise du feu a permis à l’homme moderne d’exister.

 Des techniques primitives

Le feu a pu être trouvé par hasard par les hommes dans la nature, aux abords des volcans ou suite à un embrasement spontané par la foudre mais ces phénomènes naturels sont rares et la maitrise du feu suppose la possession d’une ou plusieurs techniques d’ignition. Ce sont ces techniques que cette exposition se propose d’aborder, en commençant par l’origine de la flamme, jusqu’aux briquets d’aujourd’hui.

Les témoignages archéologiques d’objets ayant servi à l’allumage d’un feu sont rares et c’est en se basant sur l’ethnologie et l’étude des sociétés traditionnelles que les préhistoriens ont pu reconstituer les techniques des hommes du paléolithique.

Démonstration de production du feu par friction
Credit Musée de Terra Amata

Deux techniques préhistoriques sont à l’honneur : la friction du bois et la percussion de la pierre.
La friction du bois est un principe très simple. Le frottement intense de deux morceaux de bois entraine la formation de sciure et une augmentation de la température ce qui permet l’embrasement de cette sciure et la formation d’une braise. Le feu est né !

La percussion de la pierre utilise le sulfure de fer, un élément présent à l’état naturel sous forme de pyrite et de marcassite qui a la particularité de produire de très belles étincelles quand il est frappé sur une roche dure (silex, quartzite …). L’étincelle est dirigée sur une matière fortement combustible, par exemple l’amadou, et une petite braise apparaît.

Ces deux méthodes constituent la base de l’ignition et resteront les seules employées, du paléolithique jusqu’à l’invention du briquet en acier ou “briquet à silex” par les peuples de l’âge du fer. Ce briquet utilise le même principe physique que la percussion de la pierre et rencontre un franc succès puisqu’il sera employé en Europe de la Gaule pré-romaine jusqu’au XIXe siècle et dans certaines parties du monde jusqu’à aujourd’hui.
Les techniques précédemment décrites permettent de produire une petite braise. Pour passer de la braise à la flamme il fallait faire s’enflammer de l’herbe ou des aiguilles de pins sèches, procédé un peu long et hasardeux. L’invention de l’allumette soufrée à l’époque romaine résout ce problème puisque grâce au soufre elles permettent l’obtention d’une flamme à partir d’une petite braise en quelques secondes.

 Particularités régionales

Contrairement aux méthodes précédentes dont on trouve des exemples ou des vestiges dans la plus grande partie des sociétés traditionnelles, certaines techniques sont peu répandues ou propres à une région du globe.
L’ethnologie nous conduit à faire un tour par l’Asie du Sud-Est où est attestée une façon particulière de produire le feu : la percussion du bambou contre la pierre ou la céramique.

Briquet pneumatique, reconstitution expérimentale
crédits Musée de Terra Amata

C’est également en Asie du Sud-Est mais aussi en Europe que l’on trouve un briquet original dont le principe est basé sur la chaleur dégagée lors de la compression de l’oxygène : le briquet pneumatique.
Enfin la méthode de la concentration des rayons du soleil, anecdotique pour les scouts, a été utilisée de manière rituelle dans les sociétés précolombiennes d’Amérique centrale ainsi qu’en Chine et en Europe, mais aussi commercialisée dans les années 1970 et 1980 comme alternative écologique aux briquets et aux allumettes.

  La science en action

A partir du XVIIIe siècle, le monde scientifique se passionne pour la question et les savants rivalisent d’ingéniosité pour produire du feu à partir de réactions chimiques ou électriques. C’est comme cela que l’on voit se perfectionner le système des allumettes soufrées, qui, grâce aux travaux sur le phosphore, deviendront les pyrogènes puis les allumettes actuelles.
Le briquet connait un fort engouement auprès des scientifiques. D’abord un objet d’expérimentation peu pratique pour l’usage, il devient, au gré des nouvelles méthodes, un objet de tous les jours. L’aboutissement de ces recherches se trouve dans votre poche aujourd’hui.

Des activités ludiques accompagnent cette exposition pour permettre aux enfants de la découvrir autrement ainsi qu’une présentation audiovisuelle sur la reconstitution des techniques d’allumage du feu.

 Le Musée en pratique


Comment s’y rendre ?

  • rue des Consuls, 34270 les Matelles
  • à 10 km au nord de Montpellier
  • parking à proximité
  • accessible aux personnes à mobilité réduite (nous contacter)

Coordonnées
Musée du Pic Saint-Loup
34270 Les Matelles
04 99 63 25 46 / 04 67 55 17 00
museedupicsaintloup chez ccgpsl.fr

Horaires d’ouverture
de mars à mai, octobre et novembre : mercredi, samedi et dimanche, de 14h00 à 18h00
de juin à septembre : du mercredi au dimanche, de 14h30 à 18h30

Les tarifs

  • 2 € par personne
  • 1 € par personne, tarif groupe (à partir de 10 personnes)
  • gratuit pour les moins de 26 ans


Accueil des groupes et des scolaires

  • pour les groupes adultes (à partir de 10 personnes) :
    ouvert toute l’année, sur rendez-vous avec visite guidée du musée et du village médiéval des Matelles
  • pour les enfants et les scolaires,
    visites guidées pédagogiques du musée et du village médiéval des Matelles

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