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Dynamiques de la végétation et gestion sociale de l’espace des garrigues du Pic Saint Loup

jeudi 20 septembre 2007, par Nespoulous Amélie

Ceci est l’introduction au Mémoires de Maîtrise "Relations entre la dynamique de la végétation et la gestion sociale de l’espace : les garrigues du Pic Saint Loup" (2004) et au Mémoires de Master "Dynamiques de la végétation et organisation sociale de l’espace. Impact des pratiques pastorales sur la dynamique des garrigues du Pic Saint Loup" (2005).

Directeur de mémoire est Jean-Paul Cheylan [CNRS, UMR Espace, CIRAD TERA].
Ce travail a été réalisé avec les écologues du CEFE Clélia Sirami et Jean-Louis Martin [Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive UMR 5175 - CNRS ].

  Contexte d’étude

La zone des garrigues du Pic Saint Loup, concernée par ces études a toujours été le sujet de débats animés concernant le devenir des paysages : au temps de l’exploitation de la forêt et des espaces ouverts par un pâturage "intensif", les polémiques portaient sur la disparition de la forêt. A l’heure actuelle où le retour de la forêt est assuré, le débat porte au contraire sur la disparition de la garrigue, stade évolutif intermédiaire rapide avant l’apparition de la forêt, qui a existé et ne peut se maintenir que par le biais d’une intervention humaine.

Des changements d’utilisation des terres

A partir du néolithique, l’exploitation de la forêt par l’homme a provoqué une forte diminution des boisements. Différentes phases d’expansion ou de régression de la population se sont succédé. Les premières ont conduit à des défrichements massifs, alors que les secondes ont permis la reforestation des campagnes. De façon générale, les défrichements successifs, les coupes répétées ainsi que l’action des incendies et la dent du mouton ont forgé le paysage ouvert, appelé la garrigue.

Depuis la fin du XIXème siècle, avec la révolution industrielle, les besoins en ressources naturelles sont de plus en plus importants et les progrès techniques intensifient les activités humaines. D’un autre côté, des mutations socio-économiques, provoquent des changements dans l’utilisation des terres et se caractérisent par une restructuration de l’espace entrainant un recul de l’activité agricole dans les garrigues. L’abandon des terres a permis aux boisements de coloniser des milieux ouverts (Figure 1.).

Figure 1. Représentation simplifiée de l’histoire agricole des garrigues

La dynamique des paysages

La variété des paysages méditerranéens est directement liée à l’histoire de l’occupation humaine de ce milieu. Les sociétés qui se sont succédé dans ces espaces les ont aménagés pour prélever des ressources naturelles (exploitation des taillis de chênes vert, pastoralisme...) ou pour en créer de nouvelles (agriculture, brûlis...). L’ancienneté de l’anthropisation a autant de conséquences sur le milieu que l’efficacité des techniques employées et les surfaces affectées. Une vocation est attribuée à certaines parcelles, selon des objectifs visés par les différents acteurs, qui transforment tout ou une partie de l’espace. C’est ce type d’aménagement du milieu naturel qui crée la spécificité des garrigues : un paysage ouvert composé en une mosaïque de milieux divers et variés.

Les changements d’utilisation des terres, intervenus surtout dans les années 60, rompent l’état de stabilité dans laquelle les maintenaient l’usage agricole ou pastoral, et engagent de fait une série de mutations, de durée variable, dans lesquelles interviennent principalement des dynamiques végétales spontanées. L’arrêt brutal de l’activité pastorale et l’abandon de parcelles agricoles entraîne rapidement une fermeture du paysage. Le paysage des garrigues traditionnellement ouvert et hétérogène tend à se boiser et à perdre la diversité de milieux qui le caractérisait (Figures 2a. et 2b.).

Figure 2a. Photographie aérienne montrant la fermeture du milieux
Le Causse de Cazevieille en 1978. Photographie DERVIEUX
Figure 2b. Photographie aérienne montrant la fermeture du milieux
Le Causse de Cazevieille en 2003. Photographie DERVIEUX

  Problématique

L’enjeu de ces travaux de recherche consiste à déterminer des facteurs explicatifs, de la distribution et de l’évolution d’un paysage, du point de vue des types de formations végétales observables. Cela implique de comprendre les logiques sociales en action dans les garrigues montpelliéraines et de voir la projection spatiale de certains facteurs qui les animent.

Il s’agit donc de mettre en évidence des pratiques d’utilisation du sol actuelles et passées, telles que la conduite pastorale ou l’exploitation du bois énergie, qui ont un impact sur la mise en place d’une mosaïque de végétation et sa dynamique. L’importance et l’étendue de l’activité pastorale en font un enjeux important pour cette étude, qui lui consacrera une attention toute particulière.

Le savoir de personnes qui pratiquent, ou ont pratiqué, au quotidien différentes activités en garrigues, auquel s’ajoute les connaissances des experts scientifiques dans ces domaines, permettent de recréer de l’information sur les garrigues du Pic Saint Loup. Cependant, il ne s’agit pas de reconstruire le passé pour expliquer le présent, mais de comprendre le fonctionnement d’un système pour discerner ses probabilités d’évolution.

  Présentation de la zone d’étude

La zone des garrigues du Pic Saint Loup, couvre environ 2600 hectares, au coeur de la région naturelle des "Garrigues Montpelliéraines" dans le département de l’Hérault, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Montpellier (Figure 3.). C’est un espace faiblement peuplé, constitué de collines et plateaux calcaires, situé entre la plaine littorale et les causses cévenols, contreforts du Massif Central. Il comprend l’intégralité de la commune de Cazevieille et une partie des communes de Valflaunès, Saint Jean de Cuculles, Saint Mathieu de Tréviers ainsi que Mas de Londres. Ce territoire s’identifie à l’escarpement du Pic Saint Loup avec ses 658 mètres de haut, site protégé pour ses richesses paysagères, archéologiques et botaniques (Figure 4.).

Figure 3. Localisation de l’aire d’étude

Cet espace est délimité par les écologues du CEFE (Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Évolutive) en 1978 pour réaliser une étude portant sur la biodiversité végétale, animale et paysagère des milieux de garrigues. C’est un ensemble qui présente un intérêt pour sa représentativité de l’hétérogénéité et de la diversité biologique de l’est du bassin méditerranéen. Les écologues choisissent d’étudier la présence de populations d’oiseaux, puisque cette classe animale présente l’intérêt d’être facilement visibles et peut servir d’indicateur de la diversité biologique. Les oiseaux sont très liés aux changements d’occupation des sols, chaque espèce étant sensible à la hauteur et à l’agencement dans l’espace de la végétation.

Figure 4. Pic Saint Loup
Vue depuis Saint Vincent de Barbeyrargues

 Lire en ligne

plus bas (soyez patient. Les chargements peuvent être longs) :

  • Relations entre la dynamique de la végétation et la gestion sociale de l’espace : les garrigues du Pic Saint Loup
  • Dynamiques de la végétation et organisation sociale de l’espace. Impact des pratiques pastorales sur la dynamique des garrigues du Pic Saint Loup

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Relations entre la dynamique de la végétation et la gestion sociale de l’espace : les garrigues du Pic Saint Loup
Amélie Nespopoulous - 15,2 Mo
Dynamiques de la végétation et organisation sociale de l’espace. Impact des pratiques pastorales sur la dynamique des garrigues du Pic Saint Loup
Amélie Nespopoulous - 4,5 Mo

P.-S.

Autre lien de téléchargement du Mémoire de maîtrise au format "pdf" et du Mémoire de master au format "pdf"

Ce travail de recherche se poursuit aujourd’hui avec le soutien de l’action de recherche : "Paysage et biodiversité : évaluation participative de la durabilité des stratégies de gestion", Projet financé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables dans le cadre du programme "Paysage et Développement Durable"

Plus d’informations et autres sources sur les garrigues : le site internet http://amelie.nespoulous.fr

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